Série de 18 dessins.

Des fougères qui ploient. Une tige qui s'élance. Le souffle du vent. Des feuilles d'aralia. La sombre rugosité d'un tronc. Des foisonnements. Des balancements. Le silence. C'est un jardin. Pour le voir, il a fallu que le regard s'arrête. En retour, c'est d'abord le choc, léger, insistant, d'une présence et d'une saveur. Mais à peine a-t-on pu s'étonner de cette proximité du monde que déjà le jardin se dérobe. Le trait qui s'apprêtait à nous faire croire à la feuille et à la branche, ici ou là, s'arrête, se tait. La main du dessinateur laisse au blanc, au vide, le soin de désigner ce qui ne peut être vu. Et l'image s'approche d'une frontière où le regard, soudain intériorisé, devine une autre réalité.

Monique Caïs-Ménassieu, Mars 1993